Enfant, je me souviens que nous passions
toujours Noël en famille, le Jour de l’An étant réservé à la parenté éloignée. Les
cadeaux étaient développés en revenant de la looooongue messe de minuit que j’avais
suivie distraitement en songeant à ce qui m’attendait à la maison. Celui que j’ai
le plus apprécié était un Snow Cone.
Je devais insérer des cubes de glace dans la tête du bonhomme de neige, puis actionner un moulinet pour
en faire des cornets que j’aspergerais ensuite de colorant, rouge, jaune ou vert. Ça ne m'intéressait pas de les manger ! Je préférais les offrir à mon frère et à ma sœur qui, eux, en raffolaient.
Des bonnes odeurs de tourtières
et de ragoût provenaient de la cuisine. Nous avions droit de boire un seul
verre d’eggnog, sorte de lait de
poule aromatisé au rhum, préparé par mon père. Une fois le repas consommé, mon
frère m’incitait à venir jouer à un jeu qu’il avait reçu en cadeau. Bien sûr,
il ne suivait pas les règlements, alors il gagnait tout le temps ! Ma sœur
s’amusait à habiller et déshabiller sa poupée de vêtements confectionnés par les doigts de fée de ma
mère.
Adolescente, je chantais (très, très mal)
à la messe de minuit. Ça passait plus vite, hé, hé ! Je me souviens d’un
certain Noël à Québec où la neige n’était pas tombée encore. En sortant de l’église,
il s’était mis à neiger à plein ciel. On s’était tous extasiés comme si nous n’avions
jamais vu neiger auparavant ! À cet âge, je pouvais offrir de petits
présents à ma famille, car j’avais mis de l’argent de côté en gardant presque
toutes les fins de semaine. C’était un plaisir pour moi de les voir ouvrir
leurs cadeaux, même si ceux-ci n’étaient que des gadgets inutiles, des babioles
ou des parfums bon marché.
J’ai totalement capoté sur la
fête de Noël quand j’ai eu mes propres enfants. Toutes les pièces de la maison étaient
décorées, une multitude d’ampoules multicolores clignotaient à l’extérieur, les
cadeaux abondaient sous le sapin, le frigo regorgeait de victuailles qui duraient
jusqu’au printemps. Oh non ! Pas encore de la tourtière, maman ! Et
que dire de mon pauvre mari qui se plaignait déjà en septembre de devoir passer
une autre fois au travers de tout ça…
J’aime toujours fêter Noël
aujourd’hui, mais je suis moins maniaque qu’avant ! Par
devoir de conscience, la quantité de cadeaux a diminué, les décorations sont
plus écolos et la bouffe est plussss santé. C’est désormais à travers le regard
émerveillé de mes petits-enfants que je retrouve mon cœur d’enfant. Il n’y a
pas de plus beau cadeau à mes yeux.
Je souhaite que votre Noël soit aussi riche de
joie et d’amour ! Meilleurs vœux à tous mes lecteurs et mes lectrices !
À bientôt pour un billet du Jour de l’An !