mardi 18 février 2014

Livre vs cellulaire

Je reviens de la clinique. Misère ! Les virus s’acharnent sur moi cette année ! Pendant que j’attendais et que j’attendais et que… bon, vous savez comment ça se passe dans nos cliniques au Québec, je lisais le bouquin que j’ai indiqué sur le blogue.

De temps à autre, je levais les yeux pour regarder le chiffre affiché sur l’écran. Le mien étant le 374, ils en étaient rendus au 359. Ça faisait bien au-delà d’une demi-heure que le chiffre n’avait pas bougé. J’ai compris pourquoi quand la réceptionniste a répondu à un monsieur très, très impatient qu’un des deux médecins avait été obligé de quitter pour une urgence à l’hôpital. Houlala, la salle d’attente au complet a poussé des grognements de colère ! Entre deux quintes de toux, j’ai ronchonné moi aussi.

Mais bon, j’avais mon roman pour m’aider à patienter. C’est à ce moment que je me suis demandé pourquoi j’étais la seule à en avoir un entre les mains. Bien que plusieurs affiches collées au mur mentionnaient qu’il était interdit d’utiliser le cellulaire, la plupart jouaient avec leur appareil. Je les entendais pitonner sur leur petit clavier ; les bing, bing, des jeux sur internet et les réponses aux textos résonnaient de partout. J’ai compté quatre enfants de moins de sept ans qui s’y adonnaient à cœur joie ! Un frère et une sœur laissés là temporairement par leur papa se battaient pour jouer tout en mangeant un sac de Doritos. Le cellulaire était tout collé de miettes orange. Aaaark ! La déprime a pris le dessus sur mes quintes de toux.

Au bout de deux heures, la docteure, visiblement exténuée, me reçoit et m’ausculte. Elle m’envoie illico à la radiologie, masque sur le visage. Oh non ! Pas une autre pneumonie ! Après avoir donné mon papier à la réceptionniste, je me suis assise à côté d’une dame de mon âge environ. Hé ! Que vois-je ! Elle tenait un gros bouquin entre ses mains. Si vous saviez comment ça m’a rassurée qu’il existe encore dans ce monde des gens qui privilégie la lecture. Elle n’a pas vu mon large sourire derrière le masque.

Une réalité s’imposait toutefois. Il y avait dans cette clinique deux personnes avec un livre pour une trentaine au moins avec un cellulaire. Est-ce utopique de souhaiter qu’il y ait un revirement de situation un jour ? Sommes-nous sur le point de céder toutes nos facultés au piège de la facilité ? Est-ce cela que nous voulons léguer à nos enfants ?

Il y a matière à s'inquiéter...

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